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Dossier La Gangrène
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"Les artistes restent les garants d'une pensée symbolique dérangeante dans notre société de consommation." Martine Lusardy

 

Cette phrase offre une sorte de légitimité à ma démarche. Créer un objet artistique, un spectacle, où se marient pensée et esthétique, qui puisse interpeller par le contenu et émouvoir par la forme.

 

L'élément déclencheur de ma création a été la lecture de l'ouvrage d'Elisabeth Badinter "L'amour en plus, histoire de l'amour maternel - XVIIe XXe siècle." Mon attention est restée figée sur trois pages où elle brosse le portrait sociologique, philosophique et économique de la société du XVIIIe. A cette époque,  de nombreuses femmes refusaient d'allaiter, ce qui entrainait de nombreuses conséquences sur la société. Elle  décrit les mesures gouvernementales, quasi totalitaires prises pour y remédier. Cet extrait a été une révélation, une réflexion faisant écho à la mienne.

Mais raconter le XVIIIe siècle n'est pas mon but. Il est un indicateur de temps, mais surtout il offre une distance, évite la polémique et le caractère militant du propos.

Pourtant il s'agit bien à travers ce siècle, de questionner le monde contemporain, par le biais de ma condition : je suis née femme au XXe siècle.

Photo La Gangrène Cie Agathe dans le vent
Photo Philip Bernard

Parler du sentiment de se sentir parfois oppressée, manipulée, dans un contexte économique et politique officiellement libéré du dogme religieux et qui prône liberté et égalité pour tous les individus, quelque soit leur sexe, leur statut.

 

Partant de ce postulat une forme s'est imposée : confronter humains et objets.

Ainsi les comédiennes manipulent-elles au sens propre comme au sens figuré. Je choisis de jouer avec les échelles : les grands dominent par leur taille les petits. Ceci afin d'exprimer scéniquement les notions de manipulation et d’oppression.

 

Delphine Delafosse

 

Suite dans l'onglet Démarche artistique